jeudi 4 février 2016

Samedi 23 janvier 2016 – Oradour sur Glane

Fini le Pérou !

J'ai avancé ma date de fin de séjour pour aller me terrer dans le froid et la grisaille de Limoges. Des conditions idéales pour me remettre à travailler sur mes éditions.

Histoire de me mettre du baume au cœur, je suis allé visiter Oradour sur Glane, un village des environs, d'un millier d'habitants qui furent entièrement massacrés par les soldats allemands pendant la dernière guerre mondiale. Tout est maintenu en l'état depuis, pour devenir une sorte de Disneyland des horreurs de la guerre. À visiter ces ruines, j'ai été partagé entre la sensation d'accomplir un devoir de mémoire et celle de contempler une mise en scène obscène, car on sent bien, à voir ces murs encore noircis par le feu, ces machines à coudre et ces lits gisant parmi les pierres effondrées, que tout est fait pour mettre l'horreur de la mort et de la destruction en vedette. Un objectif très certainement honorable et dont on comprend le sens pour tout ceux qui ont eut le malheur de connaître, directement ou indirectement, le drame de 39-45. Aujourd'hui, pourtant, alors que nous commençons à faire le deuil de cette sombre période pour nous confronter à d'autres dangers, cette exposition macabre a quelque chose de surréaliste. Faut-il continuer à témoigner de cette horreur passée avec autant d'ostentation et de crudité ? Faut-il continuer à "entretenir ces ruines", comme s'y emploie la municipalité ? Ou faut-il enfin laisser le temps faire son travail et la nature dévorer ce qu'il reste de ce village maudit ? Chaque visiteur est invité à y réfléchir.




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