Ce matin, levé à 10 h 30, j'apprends qu'il n'y aura pas de cérémonie ce soir. Encore une fois, ça me va très bien. Ce qui s'est passé hier était si fort que je n'ai rien contre un peu de repos. Nous repartons demain matin pour Pucallpa où nous irons voir Antonio, un autre chaman que connaît Juanin.
La journée se passe tranquillement en discussions avec les personnes qui sont dans le centre. J'échange longuement avec Sergio, un Chilien d'une soixantaine d'années qui est venu avec sa femme dans l'espoir qu'elle trouve une voie de guérison. Elle est atteinte d'un cancer grâve. Sergio lui-même voudrait parvenir à évacuer la colère permanente qu'il sent en lui. Selon ce qu'il m'explique, cette colère lui a provoqué une crise cardiaque bien que ses artères soient en parfait état. Je lui propose l'idée que cette colère est une protection qu'il a construit pour protéger sa tristesse et qu'il serait peut-être intéressant qu'il tente de savoir s'il porte en effet de la tristesse et à quoi elle est due. Il me dit que cette idée a du sens pour lui.
Il me recommande une marche le long de la rivière en me promettant des beaux paysages puis me montre l'entrée du chemin. Je m'y engage aussitôt et marche pendant près d'un heure dans les vapeurs brûlantes. C'est beau, en effet. Beau et épuisant. Mais quand je vais me doucher au retour, je me sens vraiment bien.
La rivière
Nous mangeons et je me couche très tôt, avant même que le groupe électrogène ne s'éteigne.
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